La Grue cendrée (Grus grus) est l’un des plus grands oiseaux d’Europe, avec une taille de près de 1,5 m (du bec aux pattes) et une envergure avoisinant les 2,4 m ! L’oiseau est très caractéristique : généralement observé chez nous en vol migratoire, sa silhouette en forme de croix (les pattes et le cou tendus), associée à son cri (un « grou grou » qui lui donne son nom), ne donne pas lieu à confusion. Bien souvent, les déplacements s’effectuent en groupes, avec un vol en « V » également caractéristique.
La Grue cendrée niche principalement de l’Allemagne et la Scandinavie (Ouest) à la Sibérie orientale (Est). Depuis près de 25 ans, l’espèce est en nette expansion dans son aire de nidification habituelle. Désormais, plusieurs dizaines de couples se reproduisent en République tchèque, en France, aux Pays-Bas et en Angleterre. En France, elle est classé « en danger critique d’extinction » en raison de son très faible effectif nicheur : elle se reproduit exclusivement en Lorraine. Des indices de nidification sont mentionnés dans les départements des Ardennes et dans l’Aube.
La France accueille une part importante de la population européenne de Grue cendrée en période de migration et en hiver : 360 000 individus transitant par la France, 100 000 à 120 000 individus en hivernage. La migration s’effectue sur un axe « Nord-Est – Sud-Ouest ». Dans la Vienne, on distingue trois couloirs de migration, dont le principal traverse le tiers sud-est du département. Les Grues relient généralement la Champagne (Lac du Der) aux Landes de Gascogne, principaux sites d’hivernage en France.
La Grue cendrée fréquente une grande variété de milieux plus ou moins humides. En période de reproduction, elle niche aussi bien dans la taïga que dans les tourbières, les abords des étangs et autres plans d’eau et les forêts inondées des vallées alluviales.
En migration et en hivernage, on peut la rencontrer dans des milieux plus secs, par exemple les grandes étendues cultivées de Champagne. La présence d’eau (lac ou étang tranquille, vallées ou zones inondées) lui est indispensable pour la nuit. Elle s’alimente surtout dans les zones cultivées où alternent champs, herbages et zones humides, entrecoupés ou non
de haies et bosquets.
Bien que la Grue cendrée n’hiverne pas dans le Poitou-Charentes, il est possible de l’observer en halte migratoire. En soirée, il est fréquent d’observer des groupes de Grues formant des cercles à la recherche d’un site pour passer la nuit. Il n’est également pas rare d’entendre des cris en pleine nuit : on imagine alors les vols en V traversant le ciel.
Les étangs et zones humides de la Brenne sont l’un des sites les plus proches et accessibles pour observer les Grues en halte migratoire, et pourquoi pas prendre quelques jolies photos.